La décision devrait être favorablement accueillie au sein de l’université d’été du Medef, qui débute mardi. Le financement des arrêts maladie ne fera pas l’objet d’un « transfert brutal » vers les entreprises, a en effet assuré Edouard Philippe dans une interview au Journal du dimanche, estimant que « tous les acteurs » doivent agir pour contenir leur progression.
« J’écarte l’hypothèse d’une mesure brutale de transfert vers les entreprises, c’est clair », a ainsi affirmé le Premier ministre.
Le quotidien Les Echos avait indiqué début août que l’exécutif envisageait de faire prendre en charge par les entreprises, à la place de la Sécurité sociale, quatre jours d’indemnités journalières pour les arrêts de moins de huit jours. Un projet auquel le patronat s’était vivement opposé.
Contrairement à sa collègue de la Santé Agnès Buzyn, la ministre du Travail Muriel Pénicaud s’était elle aussi vivement opposée à une telle mesure dans une lettre envoyée fin juillet au Premier ministre et révélée cette semaine par L’Express.
« Notre politique vise à augmenter la croissance et à favoriser le retour à l’emploi. Nous avons pris beaucoup de mesures pour stimuler l’activité des entreprises et l’investissement; on ne va pas envoyer de contre-message », a expliqué le Premier ministre.
« Comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire »
Mais, a-t-il prévenu, « l’enjeu des arrêts maladie est considérable. Chaque année, un peu plus de 10 milliards d’euros sont consacrés à l’indemnisation des salariés arrêtés, et ce volume progresse de plus de 4 % par an. En trois ans, le nombre de journées indemnisées est passé de 11 à 12 par an et par salarié du privé ».
Pour lui, « c’est comme si notre pays avait instauré un jour de congé supplémentaire », et la part croissante des dépenses de santé destinées à couvrir les arrêts maladie « veut dire qu’on a moins d’argent pour le financement des hôpitaux ou de nouveaux traitements ».
« Tous les acteurs du système doivent se mettre autour de la table pour trouver les moyens de contenir cette progression », a-t-il exhorté. »Donc il ne s’agit pas de renvoyer vers tel ou tel le coût de ces indemnisations – les entreprises pas plus que d’autres. C’est ensemble qu’il faut résoudre le problème. Mais je veux dire à tous que cela ne peut pas durer ».